Il y aura eu un avant le Shimanami kaido, il y aura un après.
Tout d’abord, et pour faire taire ceux qui nous ont fait quelques remarques manquant de bienveillance, nous l’avons fait, nous l’avons fini : quelques 90 km à vélo, dont 70 sur le Shimanami kaido proprement dit.
La première partie a essentiellement servi à dire que nous étions vivants, maintenant, prenons le temps de parler de ce parcours. Cela a été une épreuve, physique et mentale. Nous ne sommes plus les mêmes.
Alors, le Shimanami kaido, qu’est-ce que c’est ? C’est une route à faire à vélo, sur route et pistes cyclables, reliant l’île de Honshu à celle de Shikoku, en passant par 6 îles, Mukoujima, Innoshima, Ikushi, Omishima, Hakata, Oshima, ce qui nous fait un total de 7 ponts. Techniquement 6 ponts, puisque la route commence sur la première île. La piste relie la ville de Onomichi à Imabari, sur Shikoku.
Les choses sont très bien faites : vous pouvez suivre le parcours « bleu », une bande matérialisée au sol. A chaque kilomètre, vous savez combien de kilomètre il vous reste jusqu’à Imabari. Sont aussi indiqué les distances jusqu’au prochain pont, la longueur du pont, les prochaines « aires de repos » avec toilettes et tout ce qui va bien (d’ailleurs, sur Oshima, ça manque cruellement de toilettes). Sur cette route, tout le monde est gentil est encourageant, tout est fait pour le vélo : c’est leur point d’entrée dans le développement touristique. Sur les vélos, dans les deux sens, il y a essentiellement des Japonais, les touristes que nous sommes sont anecdotiques. Nous avons loué des vélos à Omishima et les avons rendus à la gare d’Imabari, ce pourquoi nous avions fait livré notre bagage directement à Matsuyama (même s’il a des roulettes, nous n’allions pas nous le coller sur tout le Shimanami kaido).
Nous avons eu un petit faux départ à Onomichi, car le point d’arrivée n’est pas exactement le même que le point de départ, nous nous sommes trompés de route, mais nous avons bien vite corrigé le tir. Le trajet du premier jour m’a semblé relativement plaisant : nous avons bien pédalé, mais je n’ai pas le souvenir de grosses difficultés, à part le passage des ponts, j’y reviendrai. Le ciel était couvert, nous avons craint la pluie à un moment, mais ce ne fut que deux gouttes. En tout cas, il n’a pas fait trop chaud et nous avons bien profité de la route. Les paysages de bord de mer sont fantastiques, chaque île étant une montagne de verdure posée dans la mer.
Notre hébergement pour la première nuit était assez éloigné de la piste (7 km) qu’il a donc fallu faire (et refaire le lendemain). Il était exatement de l’autre côté de l’île. Île qui est aussi une montagne. Donc, pour passer de l’autre côté, il faut passer par un col. Et quand on n’est pas entrainé, autant le plat, c’est facile, autant les cols, c’est très rude.
Pour cette première journée, la seule erreur stratégique a été au niveau des selles : Xim avait pris un vélo avec une selle pour fille, et moi un vélo avec une selle pour garçon. La soirée a été très douloureuse. Le lendemain, nous avons échangé nos vélos, ce qui fut une très riche idée. Autrement, je pense qu’il n’aurait pas été possible de poser nos postérieurs sur les vélos. En revanche, et il faut bien le noter : nous n’avons pas eu de courbatures. Parce qu’une fois arrivée au ryokan, après avoir pris une douche, nous sommes allés jusqu’au port l’Omishima à pied (aller-retour : environs 2 km) et nous avons fait les super étirements préconisés par Lucille, mon ostéopathe préférée.
Le repas du soir était tout à fait déraisonnable, même si totalement délicieux, pris au ryokan. Et nous avons apris que le lendemain, il y avait une course. Oui, de vélo. Mais partant d’Imabari pour aller jusqu’à Onomichi, et les ponts allaient être fermés à la circulation pour laisser passer le flot des vélos.
Nous avons donc repris la route, fiers d’en avoir fait déjà la moitié, admirant le somptueux paysage. Pour moi, tout s’est bien passé jusqu’à Oshima. Passer les ponts n’est pas facile, parce qu’il faut avant tout monter sur le pont (la piste est aménagé à côté ou en dessous de l’autoroute, dans une voie bien séparée et très sécurisée). Monter sur le pont, ça veut dire un dénivelé de 50 mètres sur un kilomètre. Et bien, ça grimpe. Honnêtement, je suis montée à pied en poussant mon vélo, et ceux qui se moquent n’ont qu’à aller le faire. Ils rigoleront moins. Les ponts sont aussi des faux plats qui semblent interminables. Notre consolation : après, ça descend.
Oshima a été l’île terrible, aussi parce qu’il a fait grand beau temps ce deuxième jour. Nous avons pris beaucoup de soleil. En fait, j’ai fait une insolation qui a fait d’une partie pas forcément marrante du trajet quelque chose qui ressemble à un calvaire, sur les derniers kilomètres. Sur l’île elle-même, il y avait au moins deux cols à passer, puis la montée jusqu’au pont, puis le dernier pont qui est en deux parties, donc sur le pont lui-même, il faut remonter.
Cela a été difficile, mais nous l’avons fait, et nous en sommes fiers. Nous sommes arrivés vers 14h à Imabari, avant rendu les vélos et sommes aller manger avant de prendre le train pour Matsuyama.
Nous redoutions tous les deux cette partie de notre voyage, qui était la partie la plus physique, la plus sportive. Nous étions malgré tout un peu entrainés par notre rythme de marche, mais ce fut tout de même une épreuve.
Nous l’avons fait !
Hé !! Y a triche !! Ton lego est en moto et celui de Luca en vélo. C’est vraiment trop injuste !! :p
Je suis bien content que tout se soit bien passé.
Avez vous vu des naruto ? C’est tout de même l’essentiel quand on pédale sur un pont de regarder dans l’océan s’il y a des tourbillons ou pas. C’est peut être pas le bon secteur par contre, mais c’est dans le coin.
As tu pu trouver sur Shikoku des fruits / légumes à des prix plus raisonnables que ceux de Kanazawa ? Ou c’est mission impossible au Japon ?
J’avais laissé tombé quand j’ai vu des pommes à 5 € LA pomme à Tokyo. T___T
Nous n’avons qu’un seul vélo pour les Lego, alors on s’est débrouillé avec les moyens du bord 🙂 et parfois, j’aurais bien voulu avoir une moto.
J’ai guetté les naruto, mais je n’ai rien vu qui soit vraiment des tourbillons. Il y avait en tout cas des zones dans la mer, visibles depuis les ponts, qui étaient effectivement plus tourmentées.
Sur Shikoku, les légumes et les fruits sont clairement plus abordables. Miam !
Je suis fière de vous ! Cela vous laissera un grand souvenir d’effort accompli.