L’Islande, c’est la nature à l’état pur. Parfois avec des bus de chinois qui débarquent au moment où vous alliez prendre la photographie de toute cette nature intacte. La nature fait ce qu’elle veut, si tant est qu’elle puisse « vouloir » quelque chose. Et en l’ occurrence, elle a décidé qu’il allait pleuvoir, que les routes allait être inondées et les ponts coupés. En somme, elle ne nous aime pas trop. Nous sommes toujours dans l’attente quant à l’état de la route n°1 au sud (passera ou passera pas ?) pour lundi.
Même si nous ne sommes pas décidés sur notre sort, nous avons poursuivi notre périple vers l’Est jusqu’à Egilsstadir. En partant assez tôt d’Akureyri, nous avons fait une première étape à Godafoss, la cascade des dieux, où un représentant local à l’Althing aurait jeté les statues des anciens dieux après avoir voté la conversion au christianisme.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers la région de Myvatn, avec son lac et ses impressionnantes formations de lave. Ici, on ne plaisante pas : la nature a de quoi nous prouver que nous ne sommes que de misérables asticots impuissants face aux éléments. Alors que la lumière jouait sur le lac, nous nous sommes aventurés dans le paysage tourmenté de Dimmuborgir (Manu, tu vois, ce n’est pas que le nom d’un groupe de Métal…). Ici, c’est le Mordor. L’eau emprisonnée sous des lacs de lave a creusé des cheminées jusqu’à la surface, qui furent sifflantes, hurlantes et explosantes, peut-on imaginer. L’endroit porte assez bien son nom de « châteaux noirs ».
Il a absolument fallu faire un léger détour par Grjotagja, la caverne où a été tournée une scène fameuse de Game of Thrones avec Jon Snow et Yggrid. J’ai été très déçue de constater que non, les deux acteurs n’avaient pas fait preuve d’un héroisme fantastique en se baignant dans de l’eau à 2°C : elle est plutôt à 46°C. A l’extérieur, nous sommes sur une faille ; la roche est fissurée, éclatée par la poussée de forces extraordinaires. Cela m’impressionne et je me sens minuscule…
Nous avons eu une petite pensée pour Beppu et les « Huit enfers » en arrivant à Hverir : l’odeur d’oeuf est caractéristique (c’est la même odeur que dans les salles de bains, d’ailleurs, lorsque l’eau chaude provient des centrales géothermiques). La boue bouillonne dans des mares brûlantes, des cheminées géantes sortes de terre.
Jusqu’à Egilsstadir, nous avons traversé des paysages lunaires, que même les moutons et la mousse ont renoncé à coloniser. C’était un grand désert de cailloux au charme singulier.
Oui quand les bus de Chinois débarquent ça devient difficile, je n’ai pas eu envie de faire une deuxième journée dans la ville de Québec pour ça 😀
C’est un veritable voyage en terre hostile !! Dame nature dicte sa loi ! Soyez prudents et revenez nous <3